9. Surmonter la peur des injections – Toutes les questions

La peur des piqûres (trypanophobie) est très répandue. Environ 10 à 20 % des personnes éprouvent une peur intense des injections, des perfusions et des aiguilles en général. Cette peur peut compliquer la vie quotidienne, notamment lorsqu’il s’agit de prises de sang ou d’autres interventions parfois nécessaires. La connaissance permet de réduire cette peur. Dans cette formation, vous découvrirez l’importance médicale des seringues et apprendrez à connaître les différents types d’injections. Des conseils pratiques vous aideront également à atténuer la peur des piqûres : de la préparation aux méthodes efficaces pour surmonter cette peur, ainsi que des astuces pour une communication ouverte. Vous apprendrez également à utiliser les seringues en toute sécurité et à soutenir les enfants confrontés à cette angoisse.

Vidéo de présentation du Christel Madelaine-Bonjour, MScN

Bonjour, je m’appelle Christel Madelaine. Je travaille comme infirmière clinicienne spécialisée au CHUV, le Centre hospitalier universitaire de Lausanne.

Mon activité principale se situe dans le service de rhumatologie ambulatoire, où les patients atteints de rhumatismes inflammatoires mais également dégénératifs sont pris en charge par l’équipe médico-soignante. Dans l’équipe infirmière, nous avons développé une expertise dans le soutien à l’autogestion, avec un accent particulier sur l’apprentissage des auto-injections.

Dans ce cours, vous allez découvrir les différentes possibilités de réaliser des injections ainsi que des trucs astuces, mais aussi les bonnes pratiques pour réaliser des auto-injections de manière sécuritaire et autonome à domicile.

Cliquez ici pour l’introduction du cours : « Surmonter la peur des injections »

Comprendre l’utilisation des injections

Dans quel cadre a-t-on recours à des injections en médecine ?

On a recours à des injections pour administrer des traitements à but diagnostique ou pour prélever des liquides biologiques à but diagnostique. À but thérapeutique, c’est fréquemment pour administrer des antibiotiques quand il y a des problèmes infectieux, ça peut être également pour administrer des hormones dans le cadre d’une contraception, ça peut être des traitements plus lourds comme des chimiothérapies ou éventuellement des traitements immunosuppresseurs comme ça peut être le cas dans les maladies auto-immunes. On peut également trouver des injections pour traiter la douleur, par exemple. À but diagnostic, majoritairement, ce sont des prélèvements sanguins, donc des prises de sang et éventuellement des prélèvements comme dans les articulations.

Quels sont les avantages des injections par rapport à d’autres méthodes d’administration ?

Les avantages des injections par rapport à d’autres méthodes d’administration de traitement sont d’abord que le médicament est absorbé extrêmement rapidement.

Cette administration permet également d’administrer des traitements qui ne supporteraient pas de passer par l’estomac ou le tractus intestinal. Une autre plus-value est de permettre à des patients qui sont inconscients ou qui ne peuvent pas avaler d’être également traités. Ce qui est vraiment important de se souvenir, c’est que la voie d’administration doit répondre à la situation et aux besoins du patient. Une situation d’urgence, une situation chronique ne va pas demander la même voie d’administration. Il y a également des traitements qu’on ne peut administrer que par une seule voie. Et puis au final, quand c’est possible, ce sont des traitements qui peuvent être utilisés pour certains par voie intermittente, c’est-à-dire qu’on va faire des injections ponctuelles, ou alors par voie continue, et dans ce cas-là, on va parler de perfusions.

Quels sont les différents types de seringues ?

Il existe deux grands types de seringues : les seringues qui sont déjà préparées et prêtes à l’emploi et les seringues qui vont devoir être préparées par les professionnels. Les seringues qui vont devoir être préparées par les professionnels ne sont pas utilisées en auto-injection par les patients. Donc, dans votre quotidien, vous allez rencontrer deux grandes familles : les auto-injecteurs qui sont déjà pré-remplis et qui nécessitent peu de manipulations, ou alors les seringues pré-remplies qui elles sont déjà aussi remplies avec le traitement, mais qui nécessitent un peu plus de manipulations.

Les seringues et les auto-injecteurs sont prévus pour administrer des traitements. Il arrive des situations où l’on va prélever du sang par exemple. Ça, c’est des situations fréquentes dans les maladies chroniques et on va plutôt utiliser un matériel qui ressemble à ça, qui diffère d’un hôpital à un autre, d’un pays à un autre. Vous ne serez pas toujours confrontés au même matériel, mais le but est une aiguille qu’on introduit dans la veine, et puis un petit tube pour prélever le sang.

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Comprendre les différents types d’injection

Quelle est la différence entre une injection sous-cutanée, intramusculaire et intraveineuse ?

La différence entre ces trois types d’injection est le site où l’injection est réalisée. L’injection intraveineuse va être réalisée dans la veine, l’injection intramusculaire au niveau du muscle et l’injection sous-cutanée sous le derme, donc sous la peau. Ces trois types ont des avantages et des inconvénients. Ils vont dépendre du traitement. Ils vont également dépendre de la vitesse et de la situation dans laquelle se trouve le patient.

Pourquoi existe-t-il différents types d’injection ?

Il existe différents modes d’administration, voies d’administration, parce que les médicaments ne peuvent pas tous être administrés par la même voie.

On va plutôt utiliser des médicaments qui ont besoin d’une résorption rapide, qu’on utilise avec des grands volumes dans le cadre d’injection intraveineuse. Pour les injections intramusculaires, on va prendre plutôt des médicaments avec un volume moyen. Ce sont principalement des vaccins ou par exemple des vitamines. Et puis pour terminer, la voie sous-cutanée, c’est une voie où on ne peut injecter que des toutes petites quantités. Donc là, on parle de maximum deux millilitres. On va l’utiliser également pour des vaccins. On va l’utiliser pour des traitements au long cours, pour des patients chroniques. Et puis, elle, elle permet, par rapport à toutes les autres, que le patient soit autonome. Donc, ça veut dire que sous cette forme-là, c’est fréquent que les patients puissent ensuite s’auto-administrer les traitements de manière autonome à domicile.

Certains traitements peuvent être administrés sur deux voies différentes, une voie intraveineuse, une voie sous-cutanée, une voie sous-cutanée ou une voie orale. Dans ce cas-là, très souvent, cette décision, elle est conjointement prise avec le patient. C’est-à-dire que, en fonction de la situation du patient, mais aussi de son désir, le thérapeute va discuter avec lui et choisir la voie d’abord.

Dans quelles situations les différents types d’injection sont-ils utilisés ?

L’intraveineuse est majoritairement utilisée pour des volumes importants, pour des traitements qui peuvent être irritants si on devait les injecter en musculaire ou en sous-cutané. Et puis, c’est aussi une voie qu’on privilégie dans les situations d’urgence, parce que le traitement est très, très vite absorbé. La voie intramusculaire, qui est une voie qui tend quand même légèrement à disparaître, il faut le dire, parce qu’elle est un peu plus douloureuse que les autres, mais aussi parce que de plus en plus, on a différentes méthodes d’injecter. Elle est privilégiée actuellement encore pour les vaccins, les injections d’hormones et de vitamines. Et puis pour terminer, les injections sous-cutanées sont la voie qui est privilégiée pour l’auto-injection.Les diabétiques l’utilisent pour s’injecter de l’insuline. On l’utilise aussi beaucoup pour les traitements immunosuppresseurs dans le cadre de maladies auto-immunes, par exemple.

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Comprendre la peur des injections

Qu’entend-on par la peur des injections et est-elle fréquente ?

La peur des injections est aussi appelée trypanophobie. C’est quelque chose qui est relativement fréquent dans notre société. On dit que jusqu’à 20 % des adultes ont peur d’une injection ou d’une prise de sang. Ce chiffre monte jusqu’à 63 % chez les enfants. C’est donc une problématique que nous sommes habitués à prendre en charge chez les soignants. Vous êtes de nombreux patients à craindre les aiguilles.

Pourquoi ai-je peur des injections ?

Les origines de la peur des injections sont multiples. Bien souvent, elles sont dues à une mauvaise expérience par le passé, mais ça peut aussi être quelque chose qui se transmet au niveau familial.

Quels sont les symptômes physiques et psychologiques de la peur des injections ?

La peur de l’injection s’exprime par différents symptômes qui peuvent aller d’un petit sentiment d’anxiété, en passant par un sentiment de moiteur, des tremblements, des palpitations, c’est-à-dire le cœur qui accélère, pour aller jusqu’à des crises d’angoisse, éventuellement même des pertes de connaissance sur effet vagal chez certains patients.

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Surmonter sa peur des injections

Que faire si j’ai peur des injections ?

Si vous avez peur des injections, la première chose à faire est d’en parler avec le thérapeute qui s’occupe de vous, le médecin, l’infirmier, l’infirmière, l’assistante médicale au cabinet de votre médecin. On ne va jamais vous forcer à faire un soin que vous ne souhaitez pas, mais on va plutôt réfléchir avec vous la meilleure manière de vous aider à surmonter votre peur, ou alors, peut-être, à d’autres manières de vous traiter. Il y a toujours des alternatives à discuter avec vous.

Quelles méthodes peuvent m’aider à surmonter ma peur des injections ?

Les méthodes pour surmonter la peur des injections sont multiples et elles sont aussi adaptées au degré d’anxiété que vous ressentez. Il existe des petites méthodes toutes simples, pour commencer, c’est déjà connaître la forme de la seringue ou du dispositif qui sera utilisé. C’est connaître la personne qui va vous faire l’injection. Vous pouvez aussi vous focaliser sur votre respiration, compter, faire des exercices en tout genre, comme réciter un livret pendant le geste, ou raconter vos dernières vacances. Quand ces symptômes sont plus sérieux, il est possible d’utiliser des outils comme l’autohypnose ou la méditation. Vous pouvez demander aussi aux professionnels qui réalisent le soin de vous guider dans des exercices respiratoires.

Comment puis-je me préparer mentalement à une injection ?

En mettant en place plusieurs méthodes pour mieux appréhender ce soin, vous allez avoir un impact positif sur votre anxiété. Parlez donc en avec votre thérapeute. Préparez-vous aux soins en prenant connaissance du traitement qui vous sera administré et de la forme, c’est-à-dire, est-ce que ça sera une injection sous-cutanée, intraveineuse, pour pouvoir anticiper le soin. Dites à votre thérapeute que vous avez besoin de soutien. Il vous accompagnera et vous proposera des pistes pour que vous puissiez au mieux vivre ce soin.

En expérimentant ce soin à plusieurs reprises, vous allez apprendre à ne plus en avoir peur. Cela va devenir plus facile. Si cette peur doit perdurer, c’est aussi quelque chose qui est important de communiquer au thérapeute pour qu’il puisse vous orienter sur une prise en charge qui vous permettra de mieux gérer les traitements.

Quand dois-je consulter une professionnelle pour ma peur des injections ?

Il est recommandé de consulter un professionnel lorsque la peur des injections en arrive à un stade où vous ne vous rendez plus à vos rendez-vous médicaux, où certains examens ne peuvent plus être réalisés car vous avez trop peur, lorsque vous interrompez vos traitements par peur de les poursuivre.

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Communiquer ma peur des injections

Comment signaler à mon médecin de premiers recours que j’ai peur des injections

Si vous avez peur des injections, dites-le lors de la première consultation, à votre première rencontre avec votre nouveau thérapeute. Demandez-lui aussi comment il pense pouvoir vous aider, quelles sont les solutions ou les pistes de réflexion qu’il peut avoir avec vous.

Comment demander un soutien supplémentaire ou des adaptations pendant l’injection ?

Avant une injection, exprimez clairement vos souhaits, c’est-à-dire, si vous souhaitez vous allonger, dites-le : « J’aimerais être allongé pour la prise de sang ou l’injection ». Si vous souhaitez qu’on vous guide dans votre respiration, demandez un peu d’aide.

Quelles questions poser au personnel médical pour me sentir plus en sécurité ?

Lorsque vous avez peur des injections, il est important que vous expliquiez, vous exprimiez clairement vos besoins. Posez des questions : « Comment va se passer le soin ? Quel produit allez-vous m’injecter ? Est-ce qu’il va faire mal ? » Mettez-vous en situation pour bien comprendre ce qui se passe.

Vous pouvez également demander à ce qu’une personne vous accompagne : « Puis-je avoir quelqu’un avec moi ? »

Comme professionnels de la santé, nous sommes habitués à ce genre de questions, mais également à ce type de situations. Faites-nous en part, on vous aidera à gérer ces moments-là.

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Réaliser soi-même une injection

Pourquoi l’auto-injection est-elle avantageuse ?

L’auto-injection présente de nombreux avantages, surtout pour les patients. Elle vous permet d’être autonome à la maison avec votre traitement. Elle permet aux patients une certaine liberté,  c’est-à-dire vous faites l’injection sans dépendre d’un rendez-vous chez un médecin ou dans un hôpital.

L’auto-injection vous permet à vous, patients, d’être autonome avec votre traitement. C’est important pour nous, les soignants, que vous puissiez contrôler cette part de votre traitement. Pour y arriver, vous allez, avec notre aide, apprendre à utiliser correctement le dispositif qui servira à administrer le traitement. En l’occurrence, une seringue préremplie ou un stylo injecteur.

Le choix entre ces deux dispositifs va dépendre de la forme sous laquelle existe le traitement. Certains sont sous forme auto-injectable et sous forme de seringue, d’autres pas. Et puis de votre désir, à vous, patients. En ce qui concerne les seringues préremplies, leur avantage est que vous pouvez maîtriser la vitesse d’injection. Les inconvénients ? Elles nécessitent plus de manipulations et une bonne connaissance de la technique pour faire les injections. Les auto-injecteurs, eux, sont extrêmement simple d’utilisation. Il suffit d’enlever le capuchon et de s’injecter. Il n’y a pas d’autres techniques à connaître. Par contre, vous n’avez pas de maîtrise sur la vitesse d’injection.

Les auto-injecteurs ont aussi une grande facilité de manipulation. Vous ne voyez pas l’aiguille, ce qui, dans le cas d’une crainte des piqûres, peut être aidant.

Quelles sont les étapes principales de l’auto-injection ?

L’auto-injection se déroule en plusieurs phases. La première phase est une phase de préparation. Lorsque votre traitement est conservé au frigo, il est nécessaire de le sortir environ 30 minutes avant de faire l’injection, afin qu’il se réchauffe.

Il doit se réchauffer à température ambiante. Ne le déposez donc pas près d’une source de chaleur.

Une fois que le traitement est à température ambiante, installez-vous dans un endroit propre, avec une surface à disposition que vous auriez préalablement nettoyée. Déposez tout le matériel sur cette surface. Après vous êtes soigneusement lavées les mains. Vous aurez besoin de compresses, de désinfectant, éventuellement d’un sparadrap et du traitement, amené à température ambiante. Choisissez le site où vous allez faire l’injection et désinfecter-le avec un tampon imbibé de désinfectant, en réalisant un escargot. Il est important que le site où vous allez faire l’injection soit visuellement propre avant que vous le désinfectiez. Si c’est un endroit où il y a des traces, de sparadrap, de chocolat, lavez-le à l’eau et au savon avant.

Les sites pour l’auto-injection sont la zone péri-ombilicale, c’est-à-dire sur le ventre, autour du nombril, et sur le dessus des cuisses. Les zones sur le bras ne sont pas recommandées. Il est difficile de faire une injection correctement, de manière autonome, sur cette zone.

Une fois que vous avez désinfecté, laissez sécher le désinfectant avant de réaliser l’injection. Cette phase est importante, si vous injectez alors que le désinfectant n’a pas séché, vous risquez d’entrainer un peu de désinfectant sous la peau en piquant, ce qui provoquera des brûlures, des démangeaisons et des rougeurs.

Maintenant, vous êtes prêt pour faire l’injection : décapuchonner votre stylo ou votre seringue, positionnez-le avec le bon angle et réalisez l’injection en déclenchant le stylo ou en poussant sur le piston de la seringue.

Prenez le temps de faire le geste calmement, puis, quand le piston ou le stylo a terminé l’injection, retirez d’un coup bref le dispositif. Vous pouvez alors le jeter dans un conteneur adapté. Si nécessaire, passez une compresse sur le site d’injection et mettez un petit sparadrap.

Dans certains cas, il peut être important de noter l’heure et l’endroit, ainsi que la date de l’injection. Dans les minutes et les heures qui suivent, surveillez le site d’injection, s’il devait apparaître un hématome ou une autre réaction, afin que vous puissiez avoir la bonne attitude.

Comment minimiser les bleus et autres conséquences liés à l’auto-injection ?

Pour éviter les hématomes ou des effets secondaires au traitement sur le site d’injection, commencez déjà par changer régulièrement le site d’injection. Il y a quatre sites à disposition : vous pouvez faire les injections sur vos deux cuisses ou à droite et à gauche du nombril. Ce qui est également important, c’est de ne pas piquer à l’endroit où vous auriez déjà un hématome, c’est-à-dire un bleu, à un endroit où il y a déjà une éruption cutanée ou une blessure. Vous ne feriez que renforcer cette problématique. Il est également important de bien laisser sécher le désinfectant avant de piquer et d’utiliser la bonne technique, c’est-à-dire l’angle adéquat, et de ne pas bouger l’aiguille ou le stylo pendant l’injection. Si vous avez un doute, si vous n’êtes pas sûr de ce que vous faites, parlez-en. On vous remontre très volontiers comment faire.

Si un hématome apparaît après une injection, ça peut arriver, ce n’est pas grave, vous avez juste touché un petit vaisseau.

Vous pouvez appliquer un coolpack ou de la glace pendant 10 à 15 minutes sur l’hématome. Vous pouvez légèrement masser aussi pour aider à sa résorption. Ce qui est important, c’est de ne pas réutiliser ce site d’injection tant que l’hématome ne sera pas résorbé et aura totalement disparu. Optez donc pour un autre site d’injection pour les prochains traitements.

Si vous recevez ou prenez un traitement anticoagulant, vous allez avoir tendance à faire facilement des hématomes. Ça va nécessiter simplement de votre part une plus grande surveillance, et, encore une fois, de vraiment changer régulièrement les sites d’injection.

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Aider les enfants à surmonter leur peur des injections

Comment aider les enfants à surmonter leur peur des injections ?

Pour aider les enfants à surmonter leur peur des injections, il y a quelques stratégies qui sont très efficaces.

Préparez l’enfant à l’avance. Expliquez-lui le soin, expliquez-lui l’endroit où va avoir lieu le soin, parlez-lui de la personne qui va lui faire le soin.

Vous pouvez également prendre un doudou, une poupée, un jouet, et l’utiliser pour montrer ce qui va se passer. Racontez une histoire autour de ce soin.

Le moment venu, utilisez des techniques de distraction, chantez, racontez des histoires. Parlez déjà de ce qui va suivre, lorsque le soin sera fait, un goûter, une invitation, une sortie au parc. Vous pouvez le prendre sur vos genoux pour le rassurer. Vous pouvez également lui donner un peu de contrôle sur ce qui se passe. Il peut dire sur quel bras il aimerait que l’injection soit faite ou sur quelle partie du corps. Il peut dire quand il est prêt. Donnez le top pour le soin.

Il est également possible chez les enfants d’utiliser un anesthésiant sous forme de crème qui peut être posé environ 1 heure avant, et qui diminuera la douleur lorsque l’aiguille traversera la peau.

Mais ce qui est important par dessus tout, c’est que comme parent, restez calme pour ne pas transmettre votre peur à votre enfant.

Une autre stratégie importante : soyez attentif aux termes utilisés. Évitez « piqûre », évitez « ça va faire mal », évitez « ça va être désagréable ». Trouvez d’autres termes pour mettre, pour présenter le soin.

Après l’injection, récompensez-le. Une sortie, un jeu, quelque chose qui lui fait plaisir, mais surtout, soulignez son courage et félicitez-le d’être passé à travers cette grande épreuve.

Comment puis-je préparer mon enfant, en fonction de son âge, à un vaccin ou à une injection à venir ?

Il est important de préparer les enfants au vaccin en fonction de leur âge.

Pour les enfants de moins de quatre ans, n’en parlez pas trop à l’avance, c’est inutile de les apeurer. Le moment venu, décrivez, avec des mots simples, ce qui va se passer. Prenez-les dans vos bras, le temps du soin. Distrayez-les, en chantant, en racontant des histoires.

Vous pouvez également leur demander d’emmener avec eux leur doudou qui les protègera pendant le soin.

Pour les enfants un peu plus grands, entre quatre et sept ans, vous pouvez déjà, quelques jours à l’avance, parler de ce choix. Encore une fois, faites attention au vocabulaire utilisé, ça ne sert à rien de les effrayer. Faites-leur aussi percevoir qu’ils peuvent, eux, décider un certain nombre de choses pendant ce soin, c’est-à-dire où faire le soin. Sont ils prêts pour le faire, donnez le top du départ. C’est également un moment que vous pouvez utiliser pour échanger avec eux, répétez un devoir, pourquoi pas, racontez une histoire, planifiez les prochaines vacances. Prenez simplement le temps de les distraire. Cette catégorie d’âge est aussi très réceptive à tout ce qui est exercice respiratoire. Respirez ensemble des grandes respirations.

Pour les enfants plus grands, huit ans, les adolescents, pour eux, il est bien de, dès le depart, expliquer les raisons de ce soin, la raison du traitement, pour qu’ils comprennent quels sont les enjeux, puis, les stratégies décrites auparavant restent les mêmes. Ils peuvent se distraire, ils peuvent prendre un certain contrôle sur le soin.

Dans tous les cas, il est important que le parent et les soignants restent calmes.

Quelques stratégies spécifiques pour les enfants qui souffrent d’une maladie chronique et qui doivent avoir des injections de manière régulière : prévoyez une routine, toujours le même jour, toujours au moment, dans les mêmes conditions, il peut y avoir une phase préparatoire, une phase pendant le soin, une phase terminale, qui permettent de vraiment guider ces étapes et qui donnent des repères à l’enfant

Comment gérer personnellement le fait que mon enfant a peur des injections ?

En tant que parent, il est normal d’être inquiet lorsqu’on voit son enfant effrayé par un soin.

Reconnaissez et acceptez les émotions de votre enfant. Calmez-le en le prenant dans les bras, racontez les petites histoires, chantez une chanson.

Restez toujours calme et positif. Utilisez un vocabulaire qu’il comprend, adapté à son âge.

Préparez-vous mentalement, anticipez les réactions que pourra avoir votre enfant.

Informez-vous à l’avance pour pouvoir décrire le soin, anticipez des stratégies et mieux, accompagnez votre enfant dans le déroulement de la prise en charge.

La peur des injections est normale chez les enfants. En grandissant, probablement qu’elle s’amenuisera. Finalement, prenez soin de vous, comme parent. Ce sont des situations stressantes. N’hésitez pas à demander de l’aide aux soignants lorsque vous vous sentez dépassé.

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Mon message pour vous

Il est tout à fait normal d’avoir peur d’une injection et des traitements qui accompagnent ces injections. C’est un apprentissage. L’équipe médicale, l’équipe infirmière, nous sommes là pour vous accompagner sur ce chemin de l’autonomie, du traitement à domicile. J’espère qu’après ce cours, vous vous sentirez mieux armé pour réaliser vous même vos auto-injections à domicile. Mais n’oubliez pas que vous n’êtes jamais seul et qu’à tout moment vous pouvez venir questionner les soignants qui vous accompagnent.

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Testé par Christel Madelaine-Bonjour, MScN : version Juillet 2025 | Sources et crédits d'images
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